Google a finalement signé un accord avec l’Etat français, mettant fin au bras de fer qui l’opposait aux éditeurs de presse, qui exigeait la création d’un droit voisin afin que Google les rémunère pour les contenus indexés.
La signature de l’accord Google avec la presse
Voici le tweet de l’Elysée :
Conclusion d’un accord entre #Google et un groupement de presse. Fonds de 60 millions d’€ pour la transition numérique.
Selon 20 minutes : La bataille contre les moteurs de recherche (officiellement) risque donc de s’arrêter là, maintenant que Google accepte de financer seul cette « transition numérique ». Des projets de la presse quotidienne et magazine vont être sélectionnés pour «faciliter la transition vers le numérique», a précisé le médiateur lors d’une conférence de presse. Les projets pourront être financé sur plusieurs années. «Lorsque le fonds sera épuisé, nous nous retrouverons pour une autre conférence de presse avec Google», a plaisanté François Hollande pour mettre fin à la conférence de presse.
Il a de l’humour, mais ça on le savait déjà ;-)
Accord entre Google et la presse française (1er février 2013). Image source Twitter @fleurpellerin
Le communiqué de presse de l’Elysée :
Le Président de la République a reçu cet après-midi Monsieur Eric SCHMIDT, Président de Google, Madame Nathalie COLLIN, Présidente de l’Association de la presse d’information politique et générale, M Marc SCHWARTZ, Médiateur désigné par le Gouvernement, en présence d’Aurélie FILIPPETTI, ministre de la Culture et de la Communication ainsi que Fleur PELLERIN, ministre déléguée aux Petites et Moyennes Entreprises et à l’Economie numérique.
Le Président de la République, lorsqu’il avait reçu Eric SCHMIDT, le 29 octobre, avait exprimé le vœu qu’une solution négociée soit trouvée entre les éditeurs de presse et Google. Pour ce faire, les ministres avaient demandé à Marc SCHWARTZ de bien vouloir assumer le rôle de médiateur. Après des négociations intenses, cet accord a été trouvé aujourd’hui.
Le Président de la République a tenu d’abord à remercier Marc SCHWARTZ pour le travail considérable qu’il a accompli afin de rapprocher les points de vue. Il a également remercié Eric SCHMIDT et Nathalie COLLIN pour les efforts de rapprochement qui avaient été les leurs dessinant ainsi un modèle de partenariat efficace et porteur d’avenir dans le monde de l’économie numérique.
Il a précisé que ce partenariat entre des acteurs privés n’avait pas de lien avec les réflexions en cours sur l’intervention de l’Etat en faveur de la presse. D’ores et déjà l’Etat a pu faciliter cette heureuse conclusion. La mise en place d’un fonds dédié, d’un montant de 60 millions d’euros, facilitera la transition de la presse vers le monde numérique.
La conférence de presse en vidéo :
Le communiqué officiel de Google (version française, source : blog Google) :
Google travaille depuis plusieurs années avec les éditeurs de presse du monde entier pour les aider à tirer le meilleur parti d’Internet. Notre moteur de recherche génère des milliards de clics vers leurs sites tous les mois, et nos solutions publicitaires (pour lesquelles nous avons investi des milliards de dollars) les aident à monétiser ce trafic. L’année dernière nous avons lancé Google Play, une plateforme qui offre de nouvelles opportunités aux éditeurs pour générer des revenus, y compris par le biais d’abonnements payants. Il est important pour Google et ses partenaires que le secteur de la presse se porte bien, pilier essentiel d’une société libre.
Aujourd’hui, j’ai annoncé avec le Président François Hollande deux nouvelles initiatives visant à stimuler l’innovation et à accroître les revenus des éditeurs français. Tout d’abord, Google a décidé de créer un fonds d’innovation pour la presse de 60 millions d’euros, pour soutenir les initiatives numerique innovantes afin d’accompagner la presse française dans son développement numérique, au bénéfice des lecteurs français. Par ailleurs, Google va renforcer son partenariat avec les éditeurs français pour les aider à accroître leurs revenus en ligne en utilisant nos technologies publicitaires.
Cette annonce se fonde sur les engagements pris en 2011 d’accroître l’investissement de Google en France, comprenant notamment la création d’un centre culturel à Paris pour aider à la préservation d’incroyables trésors culturels comme les manuscrits de la mer Morte. Ces accords démontrent que grâce à des partenariats commerciaux et technologiques, Google et les éditeurs de presse peuvent ensemble réaliser des avancées qui profitent aux consommateurs, au secteur de la presse et à Internet dans son ensemble.
Mon avis : la France a choisi une solution a minima pour obtenir rapidement de l’argent
La presse pourra donc se faire à l’idée que l’avenir est principalement numérique.
Mais au fait, pourquoi seuls les contenus de journalistes devraient être rémunérés par Google ? Pourquoi mes contenus ne pourraient-ils pas l’être également ? J’ai vraiment du mal à voir la logique de la presse… Enfin si, je la vois bien, mais elle me désespère !
Pendant ce temps, dans le reste de l’Europe, Google a signé un accord avec la presse belge en décembre 2012, tandis qu’un projet de loi Google Lex (visant à faire payer les moteurs pour les contenus de presse indexés) est en cours de discussion.
Réactions de professionnels de la presse
Les éditeurs du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) se félicitent de la décision des pouvoirs publics de ne pas légiférer sur la création d’un « droit voisin » ciblant les moteurs de recherche.
La SPIIL souhaite que l’accord conclu entre Google et l’Association de la presse d’information politique et générale (IPG) soit rendu public et soit « transparent : la composition de la commission d’attribution des aides doit être connue rapidement ; les critères d’attribution doivent être divulgués ; les projets financés, leur montant et les bénéficiaires doivent être rendus publics. »
Selon Louis Dreyfus, président du directoire du Monde, interrogé par Le Point :
il ne faut pas se leurrer, cet accord ne modifie en rien le modèle économique de la presse et ceux qui comptent sur les aides. […] La presse ne pourra compter que sur elle-même et sur le renouvellement de son offre pour s’en sortir.
[…]
Plus que la menace d’une loi, Google a certainement préféré un accord contractuel pour éviter un débat parlementaire public qui lui aurait été inévitablement préjudiciable.
Concernant la répartition des 60 millions d’euros du fonds, il s’interroge :
La clef de répartition est en effet la grande question quand on sait qu’il existe en France 140 titres répondant à la définition de la presse d’information politique et générale…
Retour sur le bras de fer :
En octobre 2012,
Google menace de supprimer de son index les sites de presse
En réaction au projet du gouvernement français d’instaurer une taxe sur les contenus de presse indexés par les moteurs de recherche, Google menace purement et simplement de désindexer les sites de presse français…
Selon L’Expansion :
Google a écrit au gouvernement pour lui signifier que si cette taxe était mise en place, il serait « contraint » de ne plus référencer les sites médias français.
Il faut dire que le projet est de taxer Google pour tous les clics générés vers les sites de presse. Pas seulement depuis Google Actu, mais depuis toute la recherche Google !
Selon l’AFP, Google aurait expliqué qu' »en réalité, l’ambition de ce texte est d’interdire le référencement non rémunéré. Une telle loi aboutirait à limiter l’accès à l’information, à réduire le nombre de sites français référencés sur internet mais aussi à freiner l’innovation ».
Au fait, dans ce cas, pourquoi seuls les sites de presse devraient être concernés ?
Et moi qui suis dans Google Actu mais pas un site de presse, pourrais-je revendiquer moi aussi que Google paye une taxe ?
Comment réagiraient les sites de presse si Google mettait sa menace à exécution ?
Qu’en pensez-vous ?
Edit du 19/10/2012 : voici le fameux document diffusé par Google, dont cet extrait :
Le projet de texte actuel, en soumettant le référencement à rémunération et punissant le défaut de versement de celle-ci de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende, ne ferait que multiplier les conflits et ralentir l’Internet. Google ne peut accepter que l’instauration d’un droit voisin pour le référencement de sites de presse français mette en cause son existence même et serait en conséquence contraint de ne plus référencer les sites français.
Et vous, qu'en pensez-vous ?
La signature de l’accord Google avec la presse
Voici le tweet de l’Elysée :
Conclusion d’un accord entre #Google et un groupement de presse. Fonds de 60 millions d’€ pour la transition numérique.
Selon 20 minutes : La bataille contre les moteurs de recherche (officiellement) risque donc de s’arrêter là, maintenant que Google accepte de financer seul cette « transition numérique ». Des projets de la presse quotidienne et magazine vont être sélectionnés pour «faciliter la transition vers le numérique», a précisé le médiateur lors d’une conférence de presse. Les projets pourront être financé sur plusieurs années. «Lorsque le fonds sera épuisé, nous nous retrouverons pour une autre conférence de presse avec Google», a plaisanté François Hollande pour mettre fin à la conférence de presse.
Il a de l’humour, mais ça on le savait déjà ;-)
Accord entre Google et la presse française (1er février 2013). Image source Twitter @fleurpellerin
Le communiqué de presse de l’Elysée :
Le Président de la République a reçu cet après-midi Monsieur Eric SCHMIDT, Président de Google, Madame Nathalie COLLIN, Présidente de l’Association de la presse d’information politique et générale, M Marc SCHWARTZ, Médiateur désigné par le Gouvernement, en présence d’Aurélie FILIPPETTI, ministre de la Culture et de la Communication ainsi que Fleur PELLERIN, ministre déléguée aux Petites et Moyennes Entreprises et à l’Economie numérique.
Le Président de la République, lorsqu’il avait reçu Eric SCHMIDT, le 29 octobre, avait exprimé le vœu qu’une solution négociée soit trouvée entre les éditeurs de presse et Google. Pour ce faire, les ministres avaient demandé à Marc SCHWARTZ de bien vouloir assumer le rôle de médiateur. Après des négociations intenses, cet accord a été trouvé aujourd’hui.
Le Président de la République a tenu d’abord à remercier Marc SCHWARTZ pour le travail considérable qu’il a accompli afin de rapprocher les points de vue. Il a également remercié Eric SCHMIDT et Nathalie COLLIN pour les efforts de rapprochement qui avaient été les leurs dessinant ainsi un modèle de partenariat efficace et porteur d’avenir dans le monde de l’économie numérique.
Il a précisé que ce partenariat entre des acteurs privés n’avait pas de lien avec les réflexions en cours sur l’intervention de l’Etat en faveur de la presse. D’ores et déjà l’Etat a pu faciliter cette heureuse conclusion. La mise en place d’un fonds dédié, d’un montant de 60 millions d’euros, facilitera la transition de la presse vers le monde numérique.
La conférence de presse en vidéo :
Le communiqué officiel de Google (version française, source : blog Google) :
Google travaille depuis plusieurs années avec les éditeurs de presse du monde entier pour les aider à tirer le meilleur parti d’Internet. Notre moteur de recherche génère des milliards de clics vers leurs sites tous les mois, et nos solutions publicitaires (pour lesquelles nous avons investi des milliards de dollars) les aident à monétiser ce trafic. L’année dernière nous avons lancé Google Play, une plateforme qui offre de nouvelles opportunités aux éditeurs pour générer des revenus, y compris par le biais d’abonnements payants. Il est important pour Google et ses partenaires que le secteur de la presse se porte bien, pilier essentiel d’une société libre.
Aujourd’hui, j’ai annoncé avec le Président François Hollande deux nouvelles initiatives visant à stimuler l’innovation et à accroître les revenus des éditeurs français. Tout d’abord, Google a décidé de créer un fonds d’innovation pour la presse de 60 millions d’euros, pour soutenir les initiatives numerique innovantes afin d’accompagner la presse française dans son développement numérique, au bénéfice des lecteurs français. Par ailleurs, Google va renforcer son partenariat avec les éditeurs français pour les aider à accroître leurs revenus en ligne en utilisant nos technologies publicitaires.
Cette annonce se fonde sur les engagements pris en 2011 d’accroître l’investissement de Google en France, comprenant notamment la création d’un centre culturel à Paris pour aider à la préservation d’incroyables trésors culturels comme les manuscrits de la mer Morte. Ces accords démontrent que grâce à des partenariats commerciaux et technologiques, Google et les éditeurs de presse peuvent ensemble réaliser des avancées qui profitent aux consommateurs, au secteur de la presse et à Internet dans son ensemble.
Mon avis : la France a choisi une solution a minima pour obtenir rapidement de l’argent
La presse pourra donc se faire à l’idée que l’avenir est principalement numérique.
Mais au fait, pourquoi seuls les contenus de journalistes devraient être rémunérés par Google ? Pourquoi mes contenus ne pourraient-ils pas l’être également ? J’ai vraiment du mal à voir la logique de la presse… Enfin si, je la vois bien, mais elle me désespère !
Pendant ce temps, dans le reste de l’Europe, Google a signé un accord avec la presse belge en décembre 2012, tandis qu’un projet de loi Google Lex (visant à faire payer les moteurs pour les contenus de presse indexés) est en cours de discussion.
Réactions de professionnels de la presse
Les éditeurs du Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne (Spiil) se félicitent de la décision des pouvoirs publics de ne pas légiférer sur la création d’un « droit voisin » ciblant les moteurs de recherche.
La SPIIL souhaite que l’accord conclu entre Google et l’Association de la presse d’information politique et générale (IPG) soit rendu public et soit « transparent : la composition de la commission d’attribution des aides doit être connue rapidement ; les critères d’attribution doivent être divulgués ; les projets financés, leur montant et les bénéficiaires doivent être rendus publics. »
Selon Louis Dreyfus, président du directoire du Monde, interrogé par Le Point :
il ne faut pas se leurrer, cet accord ne modifie en rien le modèle économique de la presse et ceux qui comptent sur les aides. […] La presse ne pourra compter que sur elle-même et sur le renouvellement de son offre pour s’en sortir.
[…]
Plus que la menace d’une loi, Google a certainement préféré un accord contractuel pour éviter un débat parlementaire public qui lui aurait été inévitablement préjudiciable.
Concernant la répartition des 60 millions d’euros du fonds, il s’interroge :
La clef de répartition est en effet la grande question quand on sait qu’il existe en France 140 titres répondant à la définition de la presse d’information politique et générale…
Retour sur le bras de fer :
En octobre 2012,
Google menace de supprimer de son index les sites de presse
En réaction au projet du gouvernement français d’instaurer une taxe sur les contenus de presse indexés par les moteurs de recherche, Google menace purement et simplement de désindexer les sites de presse français…
Selon L’Expansion :
Google a écrit au gouvernement pour lui signifier que si cette taxe était mise en place, il serait « contraint » de ne plus référencer les sites médias français.
Selon l’AFP, Google aurait expliqué qu' »en réalité, l’ambition de ce texte est d’interdire le référencement non rémunéré. Une telle loi aboutirait à limiter l’accès à l’information, à réduire le nombre de sites français référencés sur internet mais aussi à freiner l’innovation ».
Au fait, dans ce cas, pourquoi seuls les sites de presse devraient être concernés ?
Et moi qui suis dans Google Actu mais pas un site de presse, pourrais-je revendiquer moi aussi que Google paye une taxe ?
Comment réagiraient les sites de presse si Google mettait sa menace à exécution ?
Qu’en pensez-vous ?
Edit du 19/10/2012 : voici le fameux document diffusé par Google, dont cet extrait :
Le projet de texte actuel, en soumettant le référencement à rémunération et punissant le défaut de versement de celle-ci de trois ans d’emprisonnement et de 300 000 euros d’amende, ne ferait que multiplier les conflits et ralentir l’Internet. Google ne peut accepter que l’instauration d’un droit voisin pour le référencement de sites de presse français mette en cause son existence même et serait en conséquence contraint de ne plus référencer les sites français.
Et vous, qu'en pensez-vous ?