En résumé (cliquez pour un accès direct) :
- Les données du comportement utilisateur ont un impact très fort sur les classements Google
- Suivez mes conseils concrets pour profiter des opportunités d'optimisation
- Apprenez comment fonctionne Navboost
- Existe-t-il Navboost pour Bing ?
- Découvrez quels KPI il faut suivre et optimiser
Au cœur des signaux utilisateurs : Navboost, Glue et les données Chrome
La partie la plus connue du SEO concerne l'analyse sémantique des contenus, les aspects techniques et la notoriété du site. Mais Google utilise maintenant massivement l'analyse du comportement des utilisateurs. Cela lui permet d'évaluer la pertinence et la qualité des résultats. Parmi les plus connus (même si Google communique peu dessus), on trouve Navboost et Glue, complétés par des données issues de Chrome.
📅 On sait tout ça depuis les révélations forcées de Google au cours de son procès en 2023 aux USA, puis avec les Google Leaks en 2024. Mais ça n'a fait que confirmer et préciser ce qu'on savait depuis très longtemps. Pour ma part, j'expliquais déjà ces concepts sur WebRankInfo dès 2011. Il s'agit notamment de pogosticking, durée de visite, dwell time.
Jargon compliqué ? J'explique !
- pogosticking : lorsqu'un utilisateur revient rapidement aux résultats de recherche après avoir cliqué sur un lien
- dwell time : temps passé sur une page (durée entre le clic sur un résultat et le retour à la page de résultats)
Navboost : le pilier historique de l'analyse des clics
C'est quoi Navboost ?
Navboost est l'un des systèmes fondamentaux utilisés par Google pour interpréter les interactions dans ses pages de résultats (SERP). Son rôle principal est d'analyser les données de clics sur les liens bleus traditionnels.
Ce qu'il faut retenir de Navboost :
- Google regarde sur quels liens les gens cliquent dans les résultats de recherche. Si beaucoup de personnes cliquent sur un lien en particulier pour une recherche donnée, Google le remarque.
- Il observe si l'utilisateur est satisfait de la page visitée
- s'il reste longtemps sur la page après avoir cliqué : c'est bon signe !
- ou s'il revient très vite sur Google pour chercher autre chose : c'est mauvais signe !
- Google utilise ces informations pour ajuster les classements. Les pages qui semblent plaire aux utilisateurs (clics longs, pas de retour rapide) peuvent monter dans les résultats, tandis que les autres peuvent descendre.
- Ces informations sont analysées sur une période d'environ 13 mois. Pour offrir les résultats les plus pertinents, Google adapte aussi le classement selon votre localisation et le type d'appareil (mobile ou ordinateur).
Ces données proviennent directement de l'interaction avec les serveurs de Google lors de la recherche. Elles sont donc collectées indépendamment du navigateur utilisé (Chrome, Firefox, Safari, Edge...).
💡 Ce n'est qu'un aperçu : je détaille le fonctionnement de Navboost un peu plus bas

Glue : une vision élargie des interactions SERP
Si Navboost se focalise sur les liens bleus traditionnels, Glue étend l'analyse bien au-delà des simples clics sur les liens organiques. Glue analyse un large éventail d'interactions sur la page de résultats, bien au-delà des simples clics sur les liens organiques :
- Tous types de résultats : Cela inclut les interactions avec les Featured Snippets, les blocs "Autres questions posées" ("People Also Ask" = PAA), les Knowledge Panels, ainsi que les résultats Images, Vidéos, Shopping, ou encore Locaux (Local Pack).
- Interactions fines : Glue ne se limite pas aux clics, il évalue aussi :
- le temps passé sur une zone de la SERP
- le survol de souris (hover)
- le défilement (scroll) pour afficher plus de résultats
- les interactions spécifiques avec les widgets (comme déplier une réponse dans un bloc PAA)
Grâce à Glue, Google comprend de manière plus fine comment les utilisateurs interagissent avec l'ensemble de la page de résultats.
Données Chrome : l'évaluation de l'expérience post-clic
L'analyse de Google ne s'arrête pas aux frontières de ses propres pages. Si un utilisateur navigue avec Chrome et accepte de partager certaines données d'utilisation, Google peut recueillir des informations utiles. Ces données concernent l'expérience après le clic, directement sur les pages de destination (c'est-à-dire votre site).
L'objectif principal ? Évaluer la qualité technique et ergonomique de la page. Et peut-être aussi bien plus de données :
- Performance : La page est-elle rapide ? Stable ? Interactive ? Les Core Web Vitals (Signaux Web Essentiels) sont l'incarnation la plus visible de ce type de mesure.
- Sécurité : La connexion est-elle sécurisée (HTTPS) ?
- Ergonomie mobile : La page est-elle parfaitement utilisable sur smartphone ?
- (Potentiellement) d'autres signaux d'engagement ou de frustration sur la page elle-même.
Grâce à la position dominante de Chrome, ces données, une fois agrégées et anonymisées, offrent à Google un panorama global de la qualité effective des pages web présentées dans ses résultats.
🤨 À mon avis, Google récolte encore plus de données, comme je le détaille en fin d'article dans la partie sur les KPI.
Google combine les informations des SERP (Navboost/Glue) avec celles de l'expérience sur site via Chrome. De cette façon, il améliore continuellement sa capacité à classer les pages. L'objectif est que ces pages soient non seulement pertinentes, mais qu'elles offrent aussi une expérience utilisateur de qualité.
Google récolte et exploite plein de données : je liste en fin d'article comment faire (presque) pareil ... Mais enchaînons dès maintenant sur les conseils pratiques.

Mes conseils concrets pour Navboost
Maintenant que j'ai décortiqué comment Google évalue la satisfaction utilisateur à travers divers signaux comme Navboost, Glue et les données Chrome, il est temps de passer à l'action. Comment pouvez-vous, concrètement, influencer positivement ces signaux et prouver à Google que vos pages méritent les meilleures positions ?
1️⃣ Appliquez le concept "Google vous teste !"
Quel est ce concept ?
Comprendre que Google est en permanence en train de tester la pertinence et la qualité de vos pages est fondamental. Ce processus peut être décomposé en plusieurs étapes clés :
Qualification initiale : Suite à l'exploration et l'analyse de votre contenu (en tenant compte de l'historique et de l'autorité de votre site), Google indexe certaines de vos pages. Elles deviennent ainsi éligibles pour apparaître dans les résultats de recherche (SERP).
Phase de test sur de nouvelles requêtes : C'est ici que le jeu devient intéressant. Google va délibérément tester vos pages indexées. Il les présente sur de nouvelles requêtes, souvent des variantes de longue traîne. Ces requêtes n'avaient jamais classé vos pages auparavant. Vous pourriez apparaître discrètement en page 2, et parfois en page 1 pour ces "tests".
Évaluation par les utilisateurs : Le sort de votre page est entre les mains des internautes. Google observe attentivement : cliquent-ils sur votre résultat pour ces nouvelles requêtes ? Leur comportement sur votre page indique-t-il qu'ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient ? C'est le "vote" du public. Les critères incluent :
- le temps passé
- le fait que ce soit le dernier clic
- l'absence de pogo-sticking rapide
Pourquoi est-ce important ?
Quelle conséquence sur le classement ?
- Succès : Si les signaux comportementaux sont positifs, félicitations ! Votre page a "réussi le test". Elle peut non seulement se maintenir, mais aussi progresser durablement sur ces nouvelles requêtes.
- Échec : Si les signaux sont négatifs, Google tire ses conclusions. CTR faible malgré une bonne position, pogo-sticking, temps d'engagement faible : votre page n'est pas la meilleure réponse pour cette requête spécifique. Elle sera alors "rétrogradée" et perdra rapidement sa visibilité sur ces mots-clés.
Pour ne pas naviguer à vue dans ce processus, vous devriez détecter ces opportunités et ces risques.
Comment l'exploiter facilement ?
C'est pour ça que je l'ai fait développer dans mon outil RM Console !
Il identifie automatiquement ces nouvelles requêtes sur lesquelles Google vous teste. En surveillant ces mots-clés "tests", vous identifiez précisément les pages à optimiser. Vous pouvez ainsi améliorer leur pertinence et l'expérience utilisateur, transformant un test à risque en une opportunité de croissance.
Pour en savoir plus, lisez mon guide "Google vous teste" sur MyRankingMetrics ou regardez cette vidéo :
2️⃣ Adaptez vos contenus à votre audience, vos personas
La clé pour réussir les "tests" de Google et satisfaire durablement les utilisateurs réside dans une compréhension profonde de votre audience. Voici les 2 meilleures techniques à exploiter :
Creusez les besoins de vos personas
Ne vous contentez pas de mots-clés principaux. Plongez dans les détails : quelles sont toutes les questions connexes qu'ils se posent ? Quelles sont leurs frustrations, leurs objectifs lorsqu'ils effectuent cette recherche ? Pour cartographier l'univers sémantique de votre audience, utilisez divers outils et sources :
- les outils d'analyse de SERP
- les sections "Autres questions posées"
- les forums et les commentaires de blog
- les données d'outils comme RM Console
Intégrez ensuite ces éléments de manière naturelle et utile dans votre contenu.
Passez à un maillage interne intelligent (centré utilisateur)
Oubliez le maillage interne fait uniquement pour le "jus SEO". Pensez à l'utilisateur avant tout.
Quels autres contenus de votre site seraient vraiment utiles à quelqu'un lisant la page actuelle ? Quels mots ou expressions votre audience utilise (et pas vous) ?
L'approche IATG (Internal Anchor Text Gap) que j'ai inventée avec Fabien Facéries chez MyRankingMetrics est particulièrement efficace ici. Le principe ? Identifier les mots et expressions que votre audience utilise. Puis vérifier si vous les exploitez suffisamment dans vos liens internes. Adaptez vos textes de liens au langage naturel de vos utilisateurs. Reflétez leurs besoins d'information spécifiques. Résultat : vous créez des parcours de navigation plus intuitifs et renforcez la pertinence thématique de vos pages.
L'outil de maillage interne de RM Console inclut IATG automatiquement, avec l'aide de l'IA.
Découvrez le concept en vidéo et suivez le guide du maillage interne IATG.
3️⃣ Soignez le design et l'UX
L'expérience utilisateur (UX) ne se limite pas au contenu textuel. Un design soigné et une ergonomie irréprochable sont essentiels pour encourager l'engagement et envoyer des signaux positifs à Google.
Faites évoluer votre design : Un site web n'est jamais "terminé". Analysez régulièrement les parcours utilisateurs. Utilisez :
- les flux de comportement dans Google Analytics
- les enregistrements de session
- les heatmaps
Un site facile à utiliser, rapide à charger (pensez aux Core Web Vitals) et visuellement plaisant encourage les visiteurs à rester plus longtemps. Ils seront ainsi plus enclins à explorer vos offres ou contenus. Je donne des conseils pour trouver comment garder les visiteurs longtemps sur le site.
Intégrez des fonctionnalités interactives : Selon votre domaine, pensez à ajouter des éléments qui captent l'attention et augmentent le temps passé : calculateurs (ex: simulateur de coût, ROI), quiz, configurateurs de produits, cartes interactives, sondages... Ces outils transforment une visite passive en une expérience active et mémorable.
Pratiquez l'A/B testing : Ne vous fiez pas uniquement à votre intuition. Testez systématiquement différentes variantes de vos appels à l'action (CTA), de vos titres (H1, balise Title), de la disposition des éléments, ou même des couleurs. L'objectif est de trouver les combinaisons qui maximisent l'engagement, la satisfaction utilisateur et, in fine, vos taux de conversion.
4️⃣ Renforcez votre branding
Dans un océan de résultats de recherche, la confiance est un facteur de clic déterminant.
Travaillez votre notoriété et votre crédibilité (E-E-A-T), car les utilisateurs cliquent plus facilement sur des marques qu'ils connaissent et en qui ils ont confiance. Veillez à la cohérence de votre image de marque sur tous vos points de contact (site, réseaux sociaux, emails, supports hors ligne). Pour valoriser votre E-E-A-T (Expertise, Expérience, Autorité, Fiabilité), pensez à :
- études de cas
- témoignages clients
- certifications
- partenariats
- expertise de vos auteurs
Suivez vos requêtes de marque : Utilisez la Google Search Console ou des outils SEO dédiés pour suivre le volume de recherches mensuelles incluant votre nom de marque (oui, RM Console le fait bien entendu). C'est un indicateur direct de votre notoriété. Plus important encore : assurez-vous d'occuper la première position pour toutes ces requêtes. Il serait dommage de laisser un concurrent capter un trafic qui vous revient de droit.
5️⃣ Autres conseils essentiels
Pour parfaire cette stratégie axée sur l'utilisateur et les signaux comportementaux, voici d'autres conseils importants :
Maintenez une qualité technique irréprochable : Au-delà des Core Web Vitals, vérifiez que votre site ne comporte pas d'erreurs (404, liens cassés), de contenu dupliqué ou de piètre qualité. Une matrice QualityRisk Zombies est un excellent outil pour auditer et maintenir la qualité globale de votre site. Elle combine les données de crawl et celles de la Search Console pour détecter les pages problématiques. J'intègre systématiquement cette analyse dans mon accompagnement SEO.
Exploitez les données structurées (Schema.org) : Implémentez les balises Schema.org pertinentes pour votre activité (Article, Product, FAQPage, LocalBusiness, Recipe, etc.). Cela aide les moteurs à mieux comprendre le contexte de vos contenus et peut vous permettre d'obtenir des résultats enrichis (Rich Snippets) dans les SERP. Ces résultats plus visibles peuvent significativement améliorer votre Taux de Clics (CTR), un signal clé pour réussir les "tests" de Google.
En appliquant méthodiquement ces conseils, vous ne vous contenterez pas de "faire du SEO", vous construirez une véritable machine à satisfaire les utilisateurs, ce qui est, au final, la stratégie la plus payante et la plus durable pour performer sur Google. Mes outils et mon expertise en consulting sont là pour vous accompagner dans la mise en œuvre de ces stratégies avancées.

Description de Navboost
Vous allez découvrir ici le fonctionnement complet de Navboost (comment Google collecte les données et quelles métriques sont surveillées) et son historique depuis le brevet initial jusqu'aux dernières révélations en 2023 et 2024.
Qu'est-ce que Navboost ?

Navboost est un algo interne de Google qui analyse le comportement des utilisateurs (clics, temps passé, retours aux résultats) sur les pages de résultats de recherche (SERP). Son objectif est d'ajuster le classement des pages pour mieux refléter leur pertinence et la satisfaction réelle des utilisateurs face à une requête donnée.
Comment fonctionne Navboost ?
Navboost est un système interne de Google, un algorithme fondamental qui ajuste le classement des résultats de recherche en analysant le comportement réel des utilisateurs dans les pages de résultats (SERP). Son but est d'améliorer la pertinence des résultats affichés. Ce système est très ancien, possiblement utilisé depuis 2005.
Collecte des données
Navboost collecte et analyse les interactions des utilisateurs directement depuis les pages de résultats de Google. Cela inclut plein de choses que je vais détailler plus loin (clics sur les liens, temps passé sur les pages, etc.).
Même si les informations issues du navigateur Chrome peuvent enrichir cet algorithme, l'essentiel des données provient des interactions directes avec les serveurs de Google, au sein même des pages de résultats (SERP). Cette collecte s'opère quel que soit le navigateur utilisé par l'internaute.
Ces données sont généralement agrégées sur une période historique de 13 mois pour évaluer la pertinence à long terme. Il existe néanmoins une version "Instant Navboost" qui se base sur les données des dernières 24 heures pour des ajustements rapides (environ toutes les 10 minutes).
Le principe de re-ranking
Navboost agit comme un "Twiddler", c'est un algorithme qui intervient après le classement initial pour ajuster les positions en fonction de la satisfaction utilisateur perçue.
Il attribue des scores implicites aux pages. Ces scores dépendent des interactions observées : "bonus" ou "malus". Si une page reçoit des signaux positifs (clics fréquents, temps de visite long, pas de retour rapide à la SERP), Google peut la "booster" dans le classement. Inversement, des signaux négatifs peuvent entraîner une dégradation de sa position. Ce processus de re-ranking se base sur les données de clics réels.
Prenons un exemple pour la requête [meilleur coiffeur à Paris] :
- Google affiche une liste initiale de résultats.
- Navboost observe les clics des utilisateurs : Quels liens sont cliqués ? Combien de temps les utilisateurs restent-ils sur les sites visités ? Reviennent-ils rapidement à la page de résultats ?
- Prenons un salon de coiffure en 5ème position. Il reçoit beaucoup de clics. Les utilisateurs passent du temps sur son site sans revenir chercher une autre option. Pour Navboost, c'est un signal de satisfaction fort.
- Ce salon pourrait alors voir sa position améliorée lors des recherches suivantes pour cette requête, grâce à ce "boost de navigation".
- À l'inverse, un résultat peu cliqué ou entraînant un retour rapide (pogo-sticking) pourrait être pénalisé.
Les métriques exploitées par Navboost
Navboost analyse différents aspects des clics et du comportement post-clic :
- Clics (Clicks) : Le fait qu'un utilisateur clique sur un lien est le premier indicateur de pertinence perçue. Google analyse quels liens sont cliqués et lesquels sont ignorés.
- Dernier clic (Long Click / Good Click) : Si le clic d'un utilisateur sur un résultat est le dernier de sa session de recherche pour cette requête (il ne revient pas à la SERP), c'est un signal très fort de satisfaction. Le temps passé sur la page (dwell time) avant de potentiellement revenir à la SERP est aussi analysé. Un temps de visite long est un signal positif.
- Clic court (Short Click / Bad Click / Pogo-sticking) : C'est l'inverse du clic long. L'utilisateur clique sur un résultat mais revient très rapidement à la page de résultats pour choisir une autre URL. C'est généralement interprété comme un signal négatif, indiquant une déception ou une non-pertinence.
- Taux de Clics (CTR - Click-Through Rate) : Le pourcentage d'impressions résultant en un clic est analysé. Navboost compare le CTR observé au CTR attendu pour une position donnée. Un CTR supérieur aux attentes est un signal positif.
- Clics "écrasés" (Squashed Clicks) : Google identifie certains clics comme moins fiables ou pertinents (clics "écrasés"). Les clics jugés de haute qualité ("non écrasés") auraient plus de poids dans l'évaluation.
Comme indiqué en début d'article, d'autres systèmes, tel que "Glue", complètent Navboost. "Glue" analyse des interactions plus détaillées sur la SERP elle-même, par exemple :
- le survol de la souris (hover)
- le défilement (scroll)
- l'interaction avec des modules spécifiques (PAA, Featured Snippets, etc.)
Segmentation des données
Navboost segmente les données comportementales. Objectif : affiner la pertinence. Les informations sont analysées différemment selon :
- Le type d'appareil : des ensembles de données distincts sont créés pour les recherches effectuées sur mobile et sur ordinateur (desktop)
- La géolocalisation : le système prend en compte la localisation géographique de l'utilisateur (pays, voire région/ville) pour adapter les résultats, notamment pour les requêtes locales
Cette segmentation permet à Google de proposer des résultats plus adaptés au contexte spécifique de chaque recherche.
Le brevet derrière Navboost
L'algorithme Navboost s'appuierait sur un brevet Google de 2004 : "Systems and methods for correlating document topicality and popularity" (Systèmes et méthodes pour corréler la thématique et la popularité d'un document).
Co-rédigé par Amit Singhal (ex- responsable de la recherche chez Google), ce brevet détaille comment les interactions des utilisateurs permettent d'évaluer la pertinence et la popularité des pages web.
Bien que le mot "clics" n'y figure pas explicitement, il est question de "modèles de navigation des utilisateurs", ce qui inclut logiquement les données relatives aux clics.
Ce qu'on a appris grâce au procès antitrust de 2023
Le procès antitrust du ministère américain de la Justice contre Google en 2023 a été une source majeure de révélations sur Navboost. Pendant des années, Google avait minimisé l'importance des clics. Il niait même leur utilisation directe comme facteur de classement. Cependant, les témoignages et documents présentés lors du procès ont confirmé son existence et son importance cruciale :
- Témoignage de Pandu Nayak (Vice-président de la recherche chez Google) : Il a affirmé que Navboost était l'un des signaux de classement les plus significatifs, utilisant les données de clics pour ajuster les scores de pertinence.
- Confirmation de l'importance des clics : Le procès a établi que les clics (leur nombre, leur durée, le fait qu'ils soient le "dernier clic") sont activement utilisés pour réévaluer et ajuster le classement des résultats.
- Ancienneté du système : Il a été révélé que Navboost est utilisé depuis très longtemps, peut-être même avant 2005.
Les confirmations des Google Leaks en 2024
La fuite massive de documents internes de Google en mai 2024 ("Google Leak") a apporté des confirmations et des précisions supplémentaires sur Navboost :
- Rôle central des clics confirmé : Les documents mentionnent Navboost à de nombreuses reprises, confirmant son rôle dans l'utilisation des données de clics pour le classement.
- Utilisation des données Chrome : La fuite a indiqué que des données issues du navigateur Chrome sont utilisées pour alimenter Navboost, notamment pour analyser le comportement post-clic.
- Importance de la durée et de la qualité des clics : Les documents ont détaillé l'analyse de la durée des clics (longs vs courts) et la notion de clics "écrasés" (moins fiables) versus "non écrasés" (haute qualité), qui influencent le score de pertinence.
- Fonctionnement avec "Glue" : La fuite a aussi donné des indices sur le système "Glue", qui orchestre l'affichage des différents modules dans la SERP en fonction des interactions, complétant ainsi l'analyse comportementale de Navboost.
Ces révélations successives (issues du procès et des leaks) ont dévoilé un aspect du fonctionnement de l'algorithme de Google longtemps resté secret. Elles mettent en lumière l'importance majeure de l'expérience utilisateur et des signaux comportementaux dans le SEO actuel.
Navboost Bing ?
Existe-t-il chez Bing l'équivalent du Navboost de Google Le moteur de recherche de Microsoft se base-t-il lui aussi sur les données comportementales de ses utilisateurs ?
Oui, Bing se base aussi sur le comportement des internautes dans les SERP en étudiant les clics et les temps passés.
Et comme ChatGPT utilise beaucoup Bing, exploiter le concept Navboost aide au référencement dans ChatGPT.
Il n'existe pas de nom officiel équivalent à Navboost pour Bing, mais c'est connu depuis longtemps, au moins 2011. Lisez l'article "How To Build Quality Content" sur le blog officiel de Bing.
Les KPI essentiels pour décrypter la satisfaction utilisateur
Pour un SEO efficace tenant compte des données comportementales, vous devez suivre des indicateurs clés (KPI). Certains reflètent les signaux que Google observe dans les SERP, que vous cherchez à influencer. D'autres, mesurables sur votre site, vous informent précisément sur le comportement et la satisfaction de vos visiteurs.
Indicateurs clés issus des SERP (signaux pour Google)
Même si vos outils ne fournissent pas ces chiffres exacts, il est utile de comprendre les analyses de Google. Cela vous aide à évaluer la perception de vos pages par les internautes directement depuis les résultats de recherche. Vos optimisations doivent viser à améliorer ces signaux indirects...
KPI | Explication |
---|---|
Taux de clics (CTR) | Pourcentage d'impressions de votre page dans les SERP qui résultent en un clic. Un CTR élevé (comparé à la position et aux concurrents) indique que votre titre et votre description correspondent bien à ce que l'utilisateur recherche. |
Durée du dernier clic (Long Click; Good Click) | Temps passé sur votre site après un clic depuis la SERP, sans retour à cette même SERP pour choisir un autre résultat. C'est un signal très fort de satisfaction pour Google : l'utilisateur a probablement trouvé ce qu'il cherchait. |
Pogo-sticking (Short Click, Bad Click) | L'inverse du Long Click : l'utilisateur clique sur votre résultat, mais revient très rapidement aux SERP pour cliquer sur une autre URL. C'est généralement interprété comme un signal négatif, indiquant que votre page n'a pas répondu à l'attente immédiate. |
Taux de reformulation de requête | Un utilisateur clique sur votre page, revient sur Google et modifie sa requête. Il ajoute, supprime ou change des mots-clés. Cela peut indiquer un problème : votre contenu n'a que partiellement répondu à son besoin initial. Il est forcé d'affiner sa recherche. |
Indicateurs clés sur votre site (Général)
Contrairement aux signaux SERP, les indicateurs suivants sont mesurables via vos outils d'analyse d'audience (Google Analytics, Matomo, etc.), les outils d'analyse UX et de performance web. Ils vous donnent une vision directe de l'engagement et de la satisfaction générés par vos pages :
KPI | Explication |
---|---|
Taux d'engagement | Pourcentage de sessions ayant interagi avec votre site (par ex., temps passé significatif, au moins une conversion, ou au moins 2 pages vues). Remplace et affine l'ancien "Taux de Rebond". Un taux élevé est généralement positif. |
Temps moyen d'engagement par session | Durée moyenne pendant laquelle votre site était actif au premier plan dans le navigateur de l'utilisateur. Un temps élevé suggère un contenu captivant ou utile. |
Temps moyen passé par page | Temps moyen que les utilisateurs consacrent à une page spécifique. Utile pour identifier les contenus qui retiennent l'attention vs ceux qui sont survolés. |
Pages vues par session | Nombre moyen de pages consultées lors d'une session. Un nombre élevé peut indiquer un bon engagement et une exploration du site, si cela correspond à l'objectif de la page. |
Profondeur de défilement | Pourcentage de la page que les utilisateurs font défiler (scroll depth). Permet de savoir si les utilisateurs accèdent aux informations clés situées plus bas dans la page. Des outils de heatmap peuvent compléter cette analyse. |
Taux de conversion des objectifs | Pourcentage de sessions atteignant un objectif que vous avez défini (ex: inscription newsletter, téléchargement PDF, remplissage formulaire contact). Mesure directe de l'efficacité de votre site à remplir ses missions non-transactionnelles. |
Utilisation de la recherche interne | Fréquence d'utilisation de votre moteur de recherche interne. Un usage élevé peut indiquer un besoin d'aide à la navigation ou un intérêt pour des sujets spécifiques. |
Taux de recherches internes sans résultat | Pourcentage des recherches internes ne retournant aucun résultat. Un taux élevé est négatif, indiquant des lacunes de contenu ou un moteur de recherche peu performant. |
Scores Core Web Vitals | Mesures de la performance technique perçue par l'utilisateur (vitesse de chargement, interactivité, stabilité visuelle). Des scores faibles nuisent directement à l'expérience utilisateur. |
Avis clients, notes | Avis collectés via des plateformes tierces ou directement sur votre site. Reflet direct de la satisfaction globale perçue. |
Indicateurs clés sur votre site (E-commerce)
Pour les sites e-commerce, des indicateurs transactionnels et comportementaux spécifiques sont fondamentaux pour évaluer la performance de l'entonnoir de conversion et l'expérience d'achat :
KPI | Explication |
---|---|
Taux d'ajout au panier | Pourcentage de sessions ou de vues de fiches produits résultant en un ajout au panier. Indicateur clé de l'attractivité des produits et de l'efficacité des fiches produits. |
Taux d'abandon de panier | Pourcentage d'utilisateurs qui ajoutent des produits au panier mais ne finalisent pas la transaction. Un taux élevé signale souvent des problèmes dans le processus de checkout. |
Taux de consultation des fiches produits | Pourcentage de sessions incluant la visite d'au moins une fiche produit. Mesure l'intérêt pour les offres spécifiques après la navigation sur les pages catégories ou la recherche. |
Taux de conversion e-commerce (transaction) | Pourcentage de sessions résultant en une transaction. Le KPI roi pour mesurer la performance commerciale globale du site. |
Valeur moyenne des commandes (AOV) | Montant moyen dépensé par commande. Utile pour comprendre le panier moyen et orienter les stratégies d'upsell ou de cross-sell. |
Revenu par visiteur (RPV) | Revenu total divisé par le nombre total de visiteurs. Donne une vision de la rentabilité de chaque visiteur attiré sur le site. |
Taux d'utilisation des filtres et tris | Fréquence d'utilisation des options de filtrage et de tri sur les pages catégories. Un usage élevé montre que les utilisateurs cherchent à affiner leur sélection, signe d'engagement. |
Taux d'ajout à la liste de souhaits | Pourcentage de sessions ou de vues produit résultant en un ajout à la wishlist. Indicateur d'intérêt pour un achat futur. |
Le suivi régulier de ces KPI est indispensable. Suivez l'évolution de ces indicateurs pour mesurer l'impact de vos optimisations (contenu, UX, technique). Ces données chiffrées vous aideront à prouver que votre site répond toujours mieux aux attentes des utilisateurs, et donc, indirectement, à celles de Google.
Vos questions
Pour remonter dans le classement Google en exploitant Navboost, il faut se concentrer sur l'amélioration de l'expérience utilisateur afin d'envoyer des signaux positifs. Cela implique d'adapter les contenus à l'audience, de soigner le design et l'UX pour encourager l'engagement, et de renforcer l'image de marque pour inciter les clics.
Les données comportementales utilisées par Navboost incluent principalement les clics sur les résultats de recherche (quels liens sont cliqués, lesquels sont ignorés, si le taux de clic est supérieur aux attentes). Il analyse aussi le comportement post-clic, comme le temps passé sur la page, le "pogo-sticking" (retour rapide aux résultats), et le dernier clic effectué lors de la session de recherche.
Les fuites de documents Google ont confirmé l'existence et l'importance de NavBoost, révélant qu'il utilise les données de clics des utilisateurs pour ajuster les classements. Ces fuites ont également indiqué que Google utilise des données du navigateur Chrome pour ce système. Cette information contredit ce que Google avait pu suggérer par le passé.
L'utilisation de Navboost par Google est très ancienne, potentiellement autour de 2005 selon des témoignages lors du procès antitrust contre Google. Son existence et son nom ont été plus largement connus suite à ce procès en 2023 et aux fuites de documents en 2024.
Non, il ne semble pas nécessaire à Google d'utiliser Chrome pour récolter les données exploitées par Navboost. En effet, les données comportementales concernées sont liées à l'utilisation des résultats de recherche par les internautes. Quel que soit le navigateur de l'internaute, Google peut étudier les impressions, les clics, le taux de clics et le temps passé dans les SERP.
Des outils SEO comme RM Console peuvent aider à identifier les requêtes où Google teste vos pages, permettant d'optimiser l'UX. L'outil est très utile pour personnaliser les contenus (ou le maillage interne) en fonction de l'audience visée par le site, ce qui est positif pour Navboost. Les outils de web analytics ou de cartes de chaleur sont également utiles.
Navboost analyse les interactions des utilisateurs sur une période de 13 mois. Cela permet d'évaluer la pertinence à long terme des pages et d'atténuer les variations passagères. Il existe aussi une version Instant Navboost qui se base sur les dernières 24 heures pour réagir et s'adapter en 10 minutes. Google l'active quand la requête nécessite des données fraîches (Query Deserves Freshness).
Sources
- le brevet qui pourrait être à l'origine de Navboost
- documents sur le procès antitrust en 2023 (PDF complet et échanges d'emails)
- le site de Pandu Nayak
Si vous avez des questions, posez-les dans le forum WebRankInfo.
Si vous préférez du consulting, j'en propose sur mon site WebRankExpert.
Bonjour,
Article très (très) complet ! Cela me rassure d'une certaine manière...
Pour le moment, j'ai fait le choix de ne pas mettre en place Google Analytics sur mon site iteration3d.fr essentiellement pour des questions de conformité au RGPD...
Mais ce n'est pas l'envie qui me manque, me disant que Google serait sans doute plus enclin à mettre en avant mon site s’il disposait de données précises sur le temps passé sur chaque page, les interactions, etc.
S’il ne fait probablement aucun doute que la mise en place d’un tracking GA est bénéfique (dans le cas d’un site efficace !) pour le classement, votre article donne un peu d’espoir, car il laisse à penser que Google accumule tout de même des données sur le comportement utilisateur (notamment via Chrome), même si le cookie GA n’est pas de la partie.
Bien cordialement,
Sylvain JUDEAUX
À mon avis, Google n'utilise pas les données de Google Analytics pour son algorithme de classement. Il se base sur les données récoltées dans les SERP (pour tous les navigateurs) ainsi que sur les données récoltées par Chrome.
"Il observe si l'utilisateur est satisfait de la page visitée. S'il reste longtemps sur la page après avoir cliqué (c'est bon signe !) ou s'il revient très vite sur Google pour chercher autre chose (mauvais signe !)."
Si par exemple, il y a une blackliste pour les utilisateurs en connexion mobile (4G, 5G) sans qu'ils soient membres (donc pas inscrits), est-ce que ça peut poser le même problème ?
Oui je pense que c'est problématique si la proportion d'utilisateurs interdits d'accès est assez importante.