Eric Schmidt : Google est fait pour l'utilisateur, pas pour les sites

WRInaute accro
Pour les non anglophones, je vous ai fait la traduction complète de l'article publié aujourd'hui par Eric Schmidt :
http://www.lumieredelune.com/encrelune/traduction-eric-schmidt-google- ... ur,2014,09

dont la vo en anglais est là : http://googlepolicyeurope.blogspot.co.uk/2014/09/we-built-google-for-u ... sites.html

C'est à la fois une déclaration de guerre à certains types de sites, et une justification de Google dont certains points sont justes, d'autres discutables.

Mais le plus important est dans la redéfinition du "marché"...
 
WRInaute occasionnel
Bonjour marie-Aude,
Super ton blog, je crois également que Sylvain... l'apprécie .... comme tu l'as vu ce matin.
Merci pou ta qualité rédactionnelle
Alain
 
WRInaute accro
Merci pour l'article et les commentaires.

C'est une plaidoirie assez curieuse: prétendre que Google n'est pas la porte de l'Internet, c'est jouer sur les mots: pour l'Internet hors web, Google ne domine pas, puisqu'il y a de nombreuses autres applications, mais Google est la porte du web pour tous ceux qui ont Google en page d'accueil et qui n'utilise jamais la barre d'adresse.

En gros, les 10 résultats bleus ne sont là que pour ne pas afficher une page blanche quand Google n'a rien à vendre. Donc oui, il faut faire des sites qui ont une valeur ajoutée et surtout une valeur ajoutée qui n'intéresse pas directement Google.

Jean-Luc

P.S. pourquoi n'as-tu pas traduit le premier paragraphe ?
 
WRInaute accro
Le premier paragraphe est une introduction qui n'apportait rien, mais tu as raison, j'ai dit "intégrale" donc j'ai rajouté (au début je ne voulais traduire que les points essentiels, mais "tout" est essentiel, et j'ai oublié que j'avais zappé l'intro)

La question de la définition du marché est centrale... perso, je n'ai pas Google en page d'accueil. N'oubliez pas qu'il y a moins de trois ans, c'était encore IE d'office :D

Je vis dans un pays où 45% du trafic est généré par Facebook, "web sur PC" ou "mobile" confondu. Google est-il réellement encore la porte du "web" ?

L'énorme différence, c'est que Facebook ou les autres réseaux sociaux demandent un boulot constant pour être visible. Google, si tu n'es pas sur de l'hyper concurrentiel, tu te références correctement et c'est bon.

Autrement dit, est-ce que les webmasters sont certains que ce qui risque de remplacer Google ne sera pas pire ?
 
WRInaute impliqué
Personnellement, je prends la communication de Eric Schmidt avec beaucoup de distance et je ne cherche pas à savoir si telle phrase est juste ou pas. Cela, c'est entrer dans son jeu. Non, Je fais ma propre analyse et j'essaye de voir en quoi elle est fausse ou non en fonction des explications de Schmidt (en réalité, vraiment pas grand chose de nouveau).

1. Le modèle économique de Google est basé sur l'exploitation des données personnelles des internautes. La plupart des internautes s'imaginent que utiliser le moteur de Google est gratuit tout comme regarder TF1 à la télévision (les deux vivent de la publicité et donnent le service gratuitement en échange, le consommateur étant libre ou non de regarder la publicité).

Non, c'est pas du tout cela pour Google . A l'insu de l'internaute, Google exploite les données personnelles de celui-ci et fait sa fortune là-dessus. En termes économiques, c'est un troc: Google achète vos données personnelles et vous offre en échange l'utilisation du moteur. Depuis lors, ce genre de commerce a explosé en dehors des moteurs et on le qualifie de l'or du 21ème siècle.

Sur ce point, motus et bouche cousue de Schmidt. A part bien sûr l'affirmation que ce sont les internautes qui intéressent Google. Oui mais pas dans le sens naïf que l'on pourrait croire !


2. Une page de résultat de Google (le produit de Google), c'est quoi ? Deux parties:
D'une part, une partie commerciale qui en fait un annuaire de liens payants, classés en gros par adjudication, sans aucun lien avec l'algorithme de recherche. D'autre part, une partie théoriquement non commerciale, fondée principalement sur un algorithme de recherche, mais, soit-dit en passant, non dépourvues de manipulations manuelles directes ou indirectes, justifiées (non respect des directives) ou moins (liste blanches).

Or, sur les requêtes les plus populaires, la partie "annuaire de liens payants par adjudication" prend l'essentiel (souvent toute) la partie utile de la page. Et de surcroît, dans la partie "moteur de recherche", les liens commerciaux réapparaissent plus ou moins cachés sous forme de comparateurs de Google ou autres. Des résultats intermédiaires vers les produits Google, genre Google local et Google+, s'y intercalent aussi.

Bref, la partie vraiment moteur n'est souvent plus qu'une petite partie minime de la zone utile d'une page Google. Posons la question en termes iconoclastes: Google est-il encore un moteur ou une mise en scène de liens payants? Les sites de la partie algorithmique ne servent souvent que pour "meubler" (remplir) la page de Google, comme un décor au théâtre

A cette constatation majeure, Schmidt ne répond pas. Pourtant, il évoque bien l'effet que cela donne: la part directe d'accès aux sites augmente quasi partout, parfois même significativement.


3. Google entend donner l'information lui-même sans renvoyer aux sites. Pas de problèmes, mais à deux conditions :

D'une part, ne pas aller chercher la réponse et la documentation y relative dans les sites indexés. Je ne connais pas les sources de Google hormis quelques-unes comme Wikipédia pour Google Knowledge. Donc, je ne vais pas m'étendre sur ce point. Je peux néanmoins affirmer que toutes les images publiées par Google quelque soit le produit où elles sont utilisées viennent des sites indexés. Dans plusieurs cas (Google flights, requête" que visiter à ...",..), j'ai déjà observé des photos non libres de droits utilisées par Google pour illustrer ses produits et sans aucun lien ni référence a leur source.

D'autre part, donner directement les informations (météo, ....), c'est ce que font les portails du genre Yahoo cad des portails qui ont conclu des accords avec des partenaires pour rediffuser leurs données. Ou bien on est un portail ou bien on est un moteur cad un outil qui permet de trouver l'information dans un site.

Lorsqu'un moteur donne l'information directement en son nom propre, la page de Google devient portail et moteur à la fois. Ici encore, les sites indexés meublent le reste de la page Google et lui apportent une plus-value, un surcroît de trafic qu'il n'aurait pas s'il se limitait à sa fonction portail. Bref, Google dit ne pas se préoccuper des sites. Alors qu'il fasse sa page météo sans les sites et on verra si il garde son trafic !

A ces deux conditions, Schmidt ne répond pas.

4. Enfin, je me permets de soulever un point rarement soulevé. Alors qu'il est le leader mondial de la publicité (adwords) no follow, Google interdit aux webmasters de publier des publicités normales (cad do follow) sous peine de déclassement dans le moteur de recherche, sous prétexte que cela interfère avec son algorithme.

Etant allergique à la publicité, cela ne me dérange pas personnellement. Mais, je me suis toujours étonnée de la soumission des webmasters à ce dictat de Google. Car, après tout, la publicité sur internet existait bien avant Google et en lançant son algorithme, il le savait parfaitement et devait donc bien s'en accommoder. Sanctionner les publicités dofollow par le moteur, c'est mieux qu'une assurance-vie pour Google.

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Veuillez s'il vous plaît ne pas m'accabler si je me suis pas correctement exprimée sur tel ou tel autre point. C'est l'idée sous-jacente qui compte, pas la formulation. Etant petite dans ce monde de géants, ma parole n'a de toute façon aucune incidence.

Mais, il y a tellement de choses de bon à dire au sujet de Google, que je ne voulais pas laisser les propos de Schmidt sans réaction sur les points négatifs de Google, notamment ses abus de position dominante et le fait que cette société a dans bien des domaines été à la limite de la légalité.
 
WRInaute accro
Je trouve tes commentaires très intéressants, il y a plusieurs points sur lesquels j'ai envie de répondre plus en détail.

"Avant", je veux juste rappeler que je ne suis pas une grande supportrice de Google, loin de là. Je n'utilise GDocs ou GDrive que contrainte et forcée par un tiers, j'ai au plus 5 photos mises sur Picasa il y a des années, mon gmail est un email qui ne me sert à la base que pour les 5 produits Google que j'utilise en plus du search
- Analytics
- Webmaster Tools
- Adsense, sur un seul site
- Adwords
- l'app store de mon samsung, parce Apple est bien plus evil que Google :D

Enfin tirée par Olivier je suis allée récemment un peu plus sur G+ mais j'y fais essentiellement de la procrastination : je me suis inscrite à des groupes de partage de belles photos de paysage et de chats, et à chaque fois que j'y passe, ça remplit mon écran.

En revanche, pour le search, bien qu'ayant essayé dans une démarche militante d'utiliser les alternatives, je n'y arrive pas : pour moi, Google est vraiment le meilleur en français et en anglais.

kristel a dit:
1. Le modèle économique de Google est basé sur l'exploitation des données personnelles des internautes. La plupart des internautes s'imaginent que utiliser le moteur de Google est gratuit tout comme regarder TF1 à la télévision (les deux vivent de la publicité et donnent le service gratuitement en échange, le consommateur étant libre ou non de regarder la publicité).
C'est vrai. En cela il n'est pas différent d'aucun des autres outils gratuits (FB, Twitter, Yahoo, etc) il est juste meilleur. Je fais partie des personnes qui ont conscience du prix de la gratuité, mais tu as raison, peu de gens en sont conscients.

kristel a dit:
D'autre part, donner directement les informations (météo, ....), c'est ce que font les portails du genre Yahoo cad des portails qui ont conclu des accords avec des partenaires pour rediffuser leurs données. Ou bien on est un portail ou bien on est un moteur cad un outil qui permet de trouver l'information dans un site.
ce cas est très particulier. Les sources météo libres existent. Quand Google a présenté les informations des vols, c'était après un accord avec des acteurs de la profession lui permettant de les exploiter, pas sur un "scrap". Je n'ai pas vu passer l'information, mais je suis à peu près certaine que là c'est la même chose.

kristel a dit:
Lorsqu'un moteur donne l'information directement en son nom propre, la page de Google devient portail et moteur à la fois. Ici encore, les sites indexés meublent le reste de la page Google et lui apportent une plus-value, un surcroît de trafic qu'il n'aurait pas s'il se limitait à sa fonction portail. Bref, Google dit ne pas se préoccuper des sites. Alors qu'il fasse sa page météo sans les sites et on verra si il garde son trafic !
Sans doute oui :) soyons honnêtes
En fait c'est plus compliqué. Tu as deux versions de "je veux connaitre la météo", la résumée, rapide, pour laquelle, en tant qu'utilisateur, il me suffit de la réponse tout de suite.
Et la détaillée, à quelques heures, avec des informations complètes (effet humidité, effet vent, etc) à laquelle Google ne répond pas, et ne répondra jamais parce qu'elle ne peut pas se résumer en une ou deux lignes ou en knowledge graphe. Petit détail amusant : j'ai cherché "météo Tadoussac" car je sais que les nord américains sont friands de ces précisions : regarde l'avertissement qui s'affiche sur le premier site en résultat naturel.


kristel a dit:
4. Enfin, je me permets de soulever un point rarement soulevé. Alors qu'il est le leader mondial de la publicité (adwords) no follow, Google interdit aux webmasters de publier des publicités normales (cad do follow) sous peine de déclassement dans le moteur de recherche, sous prétexte que cela interfère avec son algorithme.

Etant allergique à la publicité, cela ne me dérange pas personnellement. Mais, je me suis toujours étonnée de la soumission des webmasters à ce dictat de Google. Car, après tout, la publicité sur internet existait bien avant Google et en lançant son algorithme, il le savait parfaitement et devait donc bien s'en accommoder. Sanctionner les publicités dofollow par le moteur, c'est mieux qu'une assurance-vie pour Google.

Là je ne suis pas d'accord.
Qui a dit que la publicité "normale" devait être dofollow ? Et en quoi cela gêne qu'elle soit nofollow ?

Je parle bien de vraie publicité, pas de manipulation de l'algorithme.
Faut pas être fauxcul (ce que pratiquent allègrement de nombreux webmasters).

Les billets sponsos, liens d'affil et autres pourrissent le web. De même que la loi demande qu'un blogueur affiche "billet sponsorisé" d'autres ont des demandes qu'on ne vienne pas leur pourrir LEUR algo quand on veut utiliser LEUR algo pour être bien placé. Un annonceur qui veut vraiment de la publicité, et pas du lien pour se positionner n'a aucun problème à être en nofollow :D
 
WRInaute impliqué
Pour ma part, je ne suis pas une "anti-Google". Ce n'est pas parce qu'on reproche à Google d'abuser de sa position dominante et de surcroît de vouloir se faire passer pour une oie blanche sur ce plan là, qu'on ne reconnaît pas les mérites de Google sur d'autres plans.

....conscience du prix de la gratuité...

OK, mais dans mon intervention, ce n'est évidemment pas toi que je vise. C'est la majorité des internautes, voire partiellement les autorités officielles.

...Les sources météo libres existent. Quand Google a présenté les informations des vols, c'était après un accord avec des acteurs de la profession lui permettant de les exploiter...

A moins que l'on ne parle pas de la même chose, pour les vols, Google a tout simplement racheté ITA, le meilleur moteur/comparateur de vol au monde, celui-là même qui est utilisé par beaucoup d'autres sous leur nom de marque (Kayak,...) et par plusieurs compagnies aériennes pour leur propre système de vente de billets d'avion. ITA (cad donc Google) a aussi accès aux données des autres compagnies à l'exception de certaines compagnies à bas coût.

Dans ce cas particulier, le problème, ce n'est pas que Google utiliserait des données d'autrui. C'est l'énorme concentration de pouvoir dans une seule main (position dominante dans la recherche web + dans celle de la commercialisation des billets d'avion) qu'a autorisée de façon peu compréhensible le gouvernement américain.

Dans une autre discussion du forum, Willgoto avait cité il y a quelques temps sa synthèse sur la question:
http://www.willgoto.com/2/147259/liens.aspx

....En fait c'est plus compliqué. Tu as deux versions ...

Tu as parfaitement raison. Mais, ce que je soulignais, c'est que d'une part Google prétend donner l'info lui-même, à la place des sites, mais que d'autre part ces sites lui sont nécessaires pour donner une plus value à la page de Google. Même les internautes qui se contenteraient de la réponse donnée par google, seraient probablement bien moins nombreux à faire cette recherche sur Google si celui-ci n'affichait que cette réponse.

Là je ne suis pas d'accord.....

J'ai parfaitement conscience que mon point de vue peut paraître iconoclaste. Pourtant, l'internet est historiquement do follow (l'attribut en tant que tel n'existe d'ailleurs pas, l'internet l'est naturellement). Le no follow est une dérogation créée vers 2005 par les moteurs pour réduire les spams, en particulier dans les blogs et sites communautaires. Sauf erreur de ma part, c'est Google qui en plus l'a imposé dans le monde publicitaire sous menace de déclassement dans les SERPs.

Toujours est-il que:
-- la publicité (lien do follow) sur internet existait avant la naissance de Google. Et puisqu'il a fait des liens do follow un élément clé de son algorithme, c'est donc à lui de savoir distinguer un bon lien d'un mauvais lien. Et à vrai dire, si Google n'était pas le moteur dominant, on s'en foutrait carrément de son point de vue sur les publicités do follow.

-- Si la publicité do follow est si néfaste pour le bon fonctionnement de son algorithme, alors pourquoi depuis quelque 14 ans publie-t-il le page rank ? Pendant des années, le PR représentait bel et bien le reflet assez correct du netlinking et était mis d'ailleurs à jour avec une fréquence élevée, permettant une évaluation SEO de ces publicités do follow. C'est Google lui-même qui, par la publication du PR, a, à l'origine, boosté les publicités do follow à des fins SEO.

-- L'internet a pris une tournure commerciale. Cela n'a pas de sens de sanctionner l'achat de simples publicités do follow quand par contre Google accepte les liens do follow générés dans le sillage de campagnes publicitaires dépensant des budgets colossaux, par ex les liens do follow de journalistes qui auraient été invités tous frais compris à l'autre bout du monde pour la présentation d'un nouveau produit, parfois même d'un simple et vague projet de produit, et en feraient un compte rendu sur leur site.

-- Et quand bien même tout cela trouverait justification objective, est-il bien normal que ce soit précisément celui qui est le leader des publicités no follow (adwords de Google) qui décrète vouloir sanctionner, dans ses autres activités, les publicités do follow.
 
WRInaute accro
kristel a dit:
....conscience du prix de la gratuité...

OK, mais dans mon intervention, ce n'est évidemment pas toi que je vise. C'est la majorité des internautes, voire partiellement les autorités officielles.
J'avais bien compris.

kristel a dit:
A moins que l'on ne parle pas de la même chose, pour les vols, Google a tout simplement racheté ITA, le meilleur moteur/comparateur de vol au monde, celui-là même qui est utilisé par beaucoup d'autres sous leur nom de marque (Kayak,...) et par plusieurs compagnies aériennes pour leur propre système de vente de billets d'avion. ITA (cad donc Google) a aussi accès aux données des autres compagnies à l'exception de certaines compagnies à bas coût.
Il me semblait qu'il avait commencé en faisant un accord avec Sabre, avant son rachat.

kristel a dit:
Dans ce cas particulier, le problème, ce n'est pas que Google utiliserait des données d'autrui. C'est l'énorme concentration de pouvoir dans une seule main (position dominante dans la recherche web + dans celle de la commercialisation des billets d'avion) qu'a autorisée de façon peu compréhensible le gouvernement américain.
Sauf que Google ne "vend" pas, il prépackage le billet pour la compagnie aérienne... bon ceci étant des informations sponsorisées, il touche une comme, mais il ne "vend" pas

kristel a dit:
Dans une autre discussion du forum, Willgoto avait cité il y a quelques temps sa synthèse sur la question:
http://www.willgoto.com/2/147259/liens.aspx
C'est très intéressant, mais il y a énormément de choses à dire là dessus :) je sens que je vais faire un article...

kristel a dit:
Là je ne suis pas d'accord.....

J'ai parfaitement conscience que mon point de vue peut paraître iconoclaste. Pourtant, l'internet est historiquement do follow (l'attribut en tant que tel n'existe d'ailleurs pas, l'internet l'est naturellement). Le no follow est une dérogation créée vers 2005 par les moteurs pour réduire les spams, en particulier dans les blogs et sites communautaires. Sauf erreur de ma part, c'est Google qui en plus l'a imposé dans le monde publicitaire sous menace de déclassement dans les SERPs.

Certes, mais comme tu le dis, au départ, cela ne vient pas de Google. Il a sauté dans le train en marche avec toute sa puissance de frappe, mais cela venait d'avant.
Il y a énormément de choses qui ont évoluées depuis la création d'Internet :D la nétiquette disparait peu à peu, usenet, les solutions auto administrées réellement libres, au profit de mega machins obscurs et abscons.

Il n'est pas possible que les choses restent en l'état de 1996. Que le nofollow ait été mis en place pour pallier les débordements d'une commercialisation qui n'existait pas à l'époque du CERN et des modems à 28k n'est pas "mauvais". C'est une évolution.
A l'époque où l'internet était totalement "do follow" personne n'était payé pour écrire des articles en racontant à quel point on adorait les produits qu'on n'avait même pas testé, pour faire de faux avis sur des TripAdvisors qui n'existaient pas, etc, etc...

Le nofollow est une réponse adaptative.

kristel a dit:
Et puisqu'il a fait des liens do follow un élément clé de son algorithme, c'est donc à lui de savoir distinguer un bon lien d'un mauvais lien. Et à vrai dire, si Google n'était pas le moteur dominant, on s'en foutrait carrément de son point de vue sur les publicités do follow.
Certes, mais il est le moteur dominant, notamment parce que son algo a eu la bonne idée de prendre les liens en compte.
Pour être honnête, je préfère cette situation à celle des moteurs de recherche japonais...

kristel a dit:
alors pourquoi depuis quelque 14 ans publie-t-il le page rank ?
De quand date la dernière mise à jour ?
Aujourd'hui, le PR est plus un instrument pour signaler aux autres une pénalisation qu'une information "utile".


kristel a dit:
Cela n'a pas de sens de sanctionner l'achat de simples publicités do follow quand par contre Google accepte les liens do follow générés dans le sillage de campagnes publicitaires dépensant des budgets colossaux, par ex les liens do follow de journalistes qui auraient été invités tous frais compris à l'autre bout du monde pour la présentation d'un nouveau produit, parfois même d'un simple et vague projet de produit, et en feraient un compte rendu sur leur site.
L'acceptation est toute relative... les pénalisations sont souvent tombées, justement.

kristel a dit:
est-il bien normal que ce soit précisément celui qui est le leader des publicités no follow (adwords de Google) qui décrète vouloir sanctionner, dans ses autres activités, les publicités do follow.
Oui, puisque nous sommes d'accord sur le fait qu'un internaute lambda se fout totalement que la pub soit dofollow ou nofollow, et donc que cela n'influe absolument pas sur la qualité "publicitaire" de la chose.
 
WRInaute discret
kristel a dit:
4. Enfin, je me permets de soulever un point rarement soulevé. Alors qu'il est le leader mondial de la publicité (adwords) no follow, Google interdit aux webmasters de publier des publicités normales (cad do follow) sous peine de déclassement dans le moteur de recherche, sous prétexte que cela interfère avec son algorithme.

on est totalement d'accord et je te remercie de l'avoir souligné car ca fait du bien de voir qu'on est pas le seul a penser des choses. Il faut apprendre a refaire des sites comme en 1999, on faisait des liens vers tel et tel site, parce qu on les trouvait
sympa, parce que le webmaster était un ami, ou tout simplement parce qu'on trouvait ca utile pour le lecteur.

Quand je vois la manière dont certains sites sont codés, c est vraiment très ambitieux et naïf de la part de Google d essayer d imposer une distinction entre un rel=nofollow et un lien "normal". Celui qui met un normal sans trop savoir risquerait des sanctions parce qu'il est pas au courant. Ca n a pas de sens ! Après x années Google devrait avoir le couraeg de se dire
"ok la dessus on s est planté, on va repenser ca"
Aussi, si un site est vraiment pourri, et que d'autres sites le "descendent", le lien donnera du pagerank, alors que celui qui en dit du mal ne recherche pas vraiment cela. C est absurde.

En fait les gens doivent bien comprendre le pagerank, c est le "classement selon Page ( Larry) " et pas un "classement de pages", et tout cela est très obscur, non transparent. A force d'être incapable de bien comprendre un site, Google a pousser les webmaster a mieux structurer leurs informations et mieux les partager ( sitemap, canonical, ...)

Du coup, d'autres moteurs comme Bing.be finissent par émerger et donner des résultats qui sont pas plus mauvais, et même
meilleurs. Analysez donc les résltats de Google sur certaines requêtes c est a mourir de rire.
 
WRInaute discret
C'est facile de répondre "c'est bon pour l'internaute donc tout roule !"...
Google pillent des site web pour en afficher les résultats sans avoir à passer par ce site, il abuse bien évidemment de sa position dominante. S'il y avait concurrence digne de ce nom, peut être un pseudo boycott aurait été possible mais là tu te fais piller et si tu ne l'accepte pas, adieu le traffic car google reste quand même la porte d'internet, facebook ou pas, je suis d'accord pour dire que c'est jouer sur les mots.

Quand on cherche un acteur, google récupère sur des site type imdb ou allociné des info, oui c'est beaucoup mieux pour l'internaute, mais la faim justifie t'elle les moyens ? Pour Google map je veux bien c'est eux qui le gère et les entreprises l'alimente de bon coeur mais imdb et/ou allociné doivent pas aimer des masses.

Un autre exemple qui me fait rire, le https et le not provided, google me dit que c'est pour protéger les internautes, finalement, leurs requêtes étant presque comme une information perso. Je me dit très bien ! Mais alors pourquoi si je clique sur un adwords là tout d'un coup, me protéger n'a plus d'intérêt et on envoi les data aux annonceurs avec un grand sourire.

En bref, si google à toujours ce petit coté enfant naïf qui veux changer le monde, il est devenu tellement gros qu'il à développer en son sein une entité supérieur aux volontés premières et qui consiste à grossir encore plus quelqu’un soit les conséquences. En l’occurrence en pillant les sites web. Un pureplayer qui n'est pas SEO dépendant n'est rien d'autre qu'un salarié de google, qui lui donne ce qu'il pense être acceptable pour qu'il continu de produire du contenu, mais de moins en moins pour pouvoir bien se goinfrer, ça marche quelque soit le business model tant qu'on est Google dépendant. Enfin bon si les webmasters produisaient du contenu quelque soit la raison, aujourd'hui google ne serait plus un moteur de recherche depuis longtemps mais un gros spammeur qui scrap le contenu de ci de là pour le ré afficher à sa sauce, mais c'est lui qui définit quel est le juste équilibre, too big to fail...
 
WRInaute accro
Beau sujet, merci Marie-Aude. Le pire dans tout ça après deux mois de vrai recul sur le web c'est que je me dis qu'on ne vois pas de vrai solution a un monde numérique plus juste et équilibré.
 
WRInaute occasionnel
Bonjour à tous,

Effectivement Marie-Aude, ce sujet est très intéressant.

La phrase d'Eric Smith résume à elle seule la situation à mon sens, mais ne devrait-on pas lire "Google est fait pour les utilisateurs les plus courant, pas pour les geeks" ?

Que souhaite l'utilisateur le plus courant en allant sur internet aujourd'hui ?

Socialiser,
Faire des rencontres,
Acheter,
Voir des vidéos de chats ;)
Des potins de star
Etc

Ils ne cherchent pas ou peu, il savent ou aller et en tapant quelques mots s'attendent à trouver le site qu'ils ont vu à la télé ou sur tel magazine ou sur facebook.

Une petite part cherche de la documentation, de l'information sortant d'autre part que de chez les médias habituels, ce n'est pas la plus grosse part de marché !

Soit ! Donnons leurs ce qu'il veulent ! => Facebook, youtube, ebay, et les grands sites de vente

Donc, on utilise l'algo "legacy" pour amorcer la pompe, on surveille les réseaux sociaux pour détecter un début de popularité, on place correctement les site qui démarre bien.

Lorsqu'un site prend de l'importance, on envoi un humain pour vérifier si cette place|popularité|trafic est justifié.

Si c'est le cas => Whiteliste sinon, cata ! Le première page et spécialement le triangle d'or sont devenus très dangereux.

La plupart des gros sites communiquent ailleurs qu'en ligne, comment pourraient-ils ne pas être présent sur les SERP ? Les utilisateurs ne comprendraient pas.

Chez Google ils l'ont bien compris et on transformé doucement leur activité en un hybride de moteur, place de marché et réseau social : un portail moderne, le SEUL. ils collent à la demande du marché, nous autres webmasters ou SEO ne sommes PAS le marché. Rappelez vous 1996, le premier site que visitait quelqu'un qui découvrait le net était Yahoo.

L'internet nouveau est servi mais n'est pas du gout de tout le monde, je ne pense pas que l'on puisse revenir en arrière.

Tristement votre,
François

PS: J'ai essayé de faire le plus court et concis que possible, cela ne traduit qu'une partie de ce que je pense ;)
 
WRInaute occasionnel
on ne vois pas de vrai solution a un monde numérique plus juste et équilibré
Internet et Google sont jeunes... Un nouveau modèle économique non basé sur la publicité pourrait couler Google. Ça reste abstrait, et ça n'irait pas dans le sens souhaité sur ce forum, mais ça ne me paraît pas impossible.
Une autre piste étant l'utilisation qu'on fait des mobiles, ils effraient Google (beaucoup d'accès directs et d'applications).
Je pense qu'une des questions les plus complexes étant la gratuité des services sur le net... Ou comment financer des services gratuits sans publicité.
 
WRInaute occasionnel
Doubrovski a dit:
Je pense qu'une des questions les plus complexes étant la gratuité des services sur le net... Ou comment financer des services gratuits sans publicité.
Une grande partie du problème est bien là...
Pour la majorité des internautes (en tout cas français) tout doit être gratuit sur le net. Il faudra beaucoup de temps pour faire rentrer dans les esprits que ce qui est gratuit, par essence ne vaut rien, ou bien qu'ils réalisent qu'en fait ils payent d'une autre façon (bases de données contenant leurs informations, et les exploitant, etc.).
En tout cas, merci pour cet excellent sujet et ses commentaires
 
WRInaute accro
Doubrovski a dit:
Une autre piste étant l'utilisation qu'on fait des mobiles

Sachant que les applis gratuites, même si elles ne contiennent pas de pub affichée, récupèrent des données qui servent à qualifier un individu parfaitement identifiable par son numéro de téléphone.
 
WRInaute occasionnel
Oui, c'est vrai. Je voulais simplement dire que Google -recherche- a plus de mal à s'imposer sur mobile à cause des applications et peut-être du fait que finalement c'est trop compliqué de faire une recherche sur mobile. M'enfin, ils ont le système d'exploitation, c'est pas mal non plus.

Concernant la toute puissance de Google et de la publicité, j'ai entendu des idées intéressantes dans l’émission "place de la toile" :
http://www.franceculture.fr/emission-place-de-la-toile-ethan-zuckerman ... 2014-06-21

En tous cas merci pour l'article.
 
WRInaute accro
kristel a dit:
Tu as parfaitement raison. Mais, ce que je soulignais, c'est que d'une part Google prétend donner l'info lui-même, à la place des sites, mais que d'autre part ces sites lui sont nécessaires pour donner une plus value à la page de Google. Même les internautes qui se contenteraient de la réponse donnée par google, seraient probablement bien moins nombreux à faire cette recherche sur Google si celui-ci n'affichait que cette réponse.
ça fait plusieurs mois que je met en garde sur les effets que pourraient avoir trop de données structurées sur un site : gg pourrait directement fournir les infos dans ses serp.
et avec le formulaire de recherches in site dans les serp, ça peut faire pareil : tout va se faire directement dans les serp
 
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